Billet d’humeur…

Philippe NOMPEIX

Le temps passe inexorablement… Il y a des périodes prometteuses et d’autres beaucoup plus  moroses… Celle que nous vivons actuellement est à classer dans la seconde catégorie…

Une météo pourrie, mise en exergue par une pluie et un temps glacial qui nous harcèle depuis le mois de novembre dernier, joue sur le moral des professionnels comme sur celui des particuliers. L’agriculture est aux premières loges et l’été qui vient de sonner marque plus le raccourcissement des jours que la dynamique estivale… bientôt la mauvaise saison dirons-nous ! Et les foins sont encore « plantés » ou plutôt couchés, roulés, inondés, englués… La récolte est à venir, mais quand ? Et les semis de maïs ? Pour certains les semences sont encore dans le sac, pour d’autres la « gueule » des semis fait pitié… jaunis, pourris, perdus…

Ah! les paysans jamais contents du temps, toujours « à se plaindre », tantôt trop sec tantôt trop humide… mais cette fois tout le monde est concerné : « Il nous faut du soleil, il nous faut de la chaleur, il nous faut du plaisir… »

Le plaisir de consommer, le plaisir de manger, le plaisir d’exister… Car il faut bien le dire, les barbecues sont au repos, les grillades inexistantes, les réunions de famille ou d’amis espacées, reportées voire annulées.

Et oui, par voie de conséquence, la consommation est en berne et le pouvoir d’achat fait le reste… Car oui la viande a augmenté et l’indispensable hausse des prix à la production se traduit inévitablement par une hausse des prix à la consommation, freinant des quatre fers l’envie de consommer.

Une hausse des prix à la production absorbée « dilapidée » par la hausse exorbitante du coût des intrants en général et de l’alimentation en particulier, des céréales notamment dont le coût a explosé au cours des dernières années…

En cette période de crise, quand le doute s’installe, qu’il est rassurant, qu’il est réconfortant d’être rassemblés, organisés, de pouvoir dialoguer de pouvoir communiquer et de partager les difficultés, les doutes, mais aussi les espoirs et les projets. Cela est vrai au sein d’une même famille et c’est tout le sens de la coopération, du moins pratiquée selon son origine et sa philosophie de base. Mais lorsque cette philosophie permet d’aller encore plus loin et de construire un dialogue nouveau mais indispensable avec le grand public pour lui faire partager le sens de son engagement alors la réussite est totale.

C’est un challenge permanent et nous nous y employons chaque jour, souvent dans la difficulté,  pour encore mieux servir cette fameuse « philosophie».

« Le modèle économique que vous avez mis en place est exemplaire »  entend-on régulièrement dans les instances qui nous entourent et nous observent…

Alors de grâce, Mesdames et Messieurs les décideurs, arrêtons les discussions, arrêtons les marchandages, bouclons la boucle, construisez avec nous ce « maillon essentiel », arrêtons de perdre du temps et donnez-nous les moyens de faire notre métier. C’est sûr vous avez tout à y gagner…

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